Violence à l’encontre du personnel des établissements médico-sociaux et des centres médico-sociaux du Canton de Vaud. Synthèse des résultats

Abstract

Présenté au Grand Conseil du Canton de Vaud lors de la séance du 30 juin 2015, le postulat «Philippe Vuillemin et consorts – Pour une meilleure protection du personnel soignant en EMS» part du constat que, si la maltraitance des personnes âgées est désormais reconnue et appréhendée par les différents acteurs concernés, celle à l’égard des soignant-e-s et des personnels travaillant en établissements médico-sociaux (EMS) et dans les centres médico-sociaux (CMS) est plus rarement évoquée publiquement.

Certain-e-s professionnel-le-s (par exemple : policier-ère-s, enseignant-e-s, personnels des établissements de santé) présentent des risques accrus d’être confrontés à des actes de violence à leur égard. Le travail isolé et le contact avec des clients, en particulier lorsque ces derniers sont sous l’emprise de la drogue ou de l’alcool, quand ils sont connus pour avoir eu un passé violent ou qu’ils souffrent de maladies pouvant être associées à des comportements agressifs constituent ainsi des facteurs de risque. Le risque d’être confronté à la violence ou à des comportements agressifs concerne aussi les professionnel-le-s en contact avec des personnes atteintes dans leur santé, à domicile ou en institution. Des enquêtes menées dans les établissements médico-sociaux (EMS) ou auprès des professionnel-le-s du maintien à domicile, à l’étranger et en Suisse rapportent des taux relativement élevés d’exposition à la violence chez les soignant-e-s. On ne dispose en revanche d’aucune donnée concernant cette problématique pour la Suisse Romande ou pour le Canton de Vaud.

Le postulat Vuillemin et consorts, présenté au Grand Conseil le 30 juin 2015, vise à combler cette lacune et à «faire reconnaître publiquement la réalité de ces violences verbales ou physiques, d’en connaître le nombre même si elles sont rares afin de permettre un certain nombre de mesures permettant au personnel de se défendre». A cette fin, le Service de la santé publique (SSP) du Canton de Vaud a mandaté l’Institut de médecine sociale et préventive (IUMSP) et son Centre d’expertise et d’évaluation en santé publique (CEESAN) pour réaliser une enquête auprès des collaborateurs et collaboratrices des EMS et des centres médico-sociaux (CMS) du canton.