Incidence et prévalence des affections chroniques à l'âge de 18 mois dans une cohorte d'enfants vaudois: rapport Eden no 2

Abstract

Une cohorte de 6477 nouveau-nés de mères résidant dans le Canton du Vaud a été recrutée pendant une année (1993-1994) dans les 18 maternités vaudoises et celle de Châtel-St-Denis. L'objectif de l'étude EDEN (Etude du DEveloppement des Nouveau-nés) est de calculer l'incidence et la prévalence des affections chroniques de toute étiologie et pour toutes les catégories de poids de naissance, à 18 mois et à 4 ans.

Ce rapport présente les résultats de l'examen réalisé à l'age de 18 mois. Cinq critères de sélection non exclusifs ont permis de cibler un groupe de nouveau-nés à haut risque de développer une affection chronique (12% des nouveau-nés, n=760): (1) le petit poids de naissance (n=408, 6.5% des naissances vivantes); (2) une malformation congénitale ou une maladie génétique (n=157, 2.4% des naissances vivantes); (3) une affection susceptible de devenir chronique liée à une utilisation importante des services de soins au cours de la petite enfance (n=61, 0.9% des naissances vivantes); (4) le transfert aux soins intensifs (n=287, 4.4% des naissances vivantes); (5) des difficultés sociales importantes (n=105, 1.6% des naissances vivantes).

L'état de santé de 89% des enfants prévus pour le suivi est connu à 18 mois, et 75% sont venus à l'UD. La mortalité néonatale était de 2.3 pour 1000 enfants (n=15) et la mortalité infantile de 4.0 pour 1000 (n=26), légèrement plus favorable que les taux nationaux. Les enfants ont été examinés à l'âge corrigé de 18.0 mois chez le pédiatre et de 19.8 à l'UD. L'incidence des affections chroniques entre la naissance et l'age de 18 mois s'élève à 15.4 pour 1000 enfants (n=98), et la prévalence à 18 mois à 14.8 pour 1000 enfants (n=96). L'incidence est cinq fois plus élevée chez les nouveaux-nés de < 2500 g (62.2 pour 1000 contre 12.7 pour mille chez ceux de > 2500 g.).

Le taux d'hospitalisation depuis la naissance des enfants avec affection chronique est le double de celui des enfants sains (45% contre 22%), avec une durée cumulée moyenne plus élevée (7.3 contre 1.5 jours). Ces enfants recourent également plus souvent à des consultations médicales spécialisées (91% contre 40% des enfants sains), et consultent plus souvent leur pédiatre dans les 6 derniers mois (63% plus de trois fois contre 40% des enfants sains). Près de 60% des enfants examinés à l'UD ont vécu au moins un événement familial stressant, et 3.5% du collectif vit dans un environnement maltraitant.